Charles Marceau-Cotton

Je suis né un peu différent et... je me suis toujours senti un peu différent!

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Je suis né à Montréal avec un handicap aux deux bras, qui en résulte que mes bras sont plus petits, moins forts, et me limitent dans mon amplitude et ma dextérité. Depuis mon jeune âge, j'ai donc dû apprendre à faire les choses différemment, à mon rythme. Après avoir survécu à la période d'adolescence et au regard et au jugement de mes camarades, j'ai senti le besoin, au début de l'âge adulte, de voyager. Ce fut une occasion pour moi d'aller à la découverte du monde et de moi-même, d'apprendre à me définir comme personne. 

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Dans les années qui ont suivi, j'ai expérimenté plusieurs choses dans ma vie, en commençant par des études universitaires en Développement international. Puis, j'ai passé quelques années à découvrir et oeuvré dans le milieu agroalimentaire de proximité, en apprenant les rudiments de l'agriculture écologique au Mexique, en oeuvrant dans une ferme biologique dans une écocommunauté où j'ai vécu pendant quelques années, puis en dirigeant un marché alimentaire de produits locaux dans mon coin.

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Toutes ces expériences m'ont apporté énormément, car j'ai réussi à garder mon coeur ouvert à ce que la vie me présentait et à ce qui avait du sens pour moi à chaque moment de ma vie. J'ai donc appris énormément sur moi-même, vécu plein d'expériences significatives, j'ai rencontré ma conjointe des dernières années et nous avons donné naissance à un fils merveilleux, qui nous nourrit et nous fait grandir à chaque jour. Mais après toutes ces années, je ressentais encore un vide, un questionnement quant à certains de mes choix et une impression de ne pas choisir un chemin de vie qui allume pleinement ma flamme et ma capacité à connecter avec la source de la vie. 

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En 2020, en pleine pandémie et avec un emploi de gestion un brin stressant, qui me tenait bien occupé depuis un moment, j'ai ressenti ce besoin de me retrouver et de connecter avec la nature, qui m'a toujours beaucoup apporté. Je voyais passer sur les réseaux sociaux beaucoup de belles photos de nature et d'animaux sauvages, de photographes de ma région. Une petite voix me disait que je devrais peut-être essayer ça, la photographie! Je pense qu'avant, avec mon handicap, ce n'est pas quelque chose que j'aurais cru possible de faire avec aisance. Mais aujourd'hui, les équipements sont plus compacts, plus légers, on peut prendre une photo en regardant l'écran plutôt que le viseur (ce que je ne peux pas faire sans trépied car ça demande de lever les bras à la hauteur des yeux). Alors je me suis fait confiance et j'ai acheté un petit appareil photo usagé et j'ai commencé à aller me promener en nature avec lui. Rapidement, une passion s'est développée! Non seulement je me suis rendu compte que j'avais un bon oeil pour les compositions, mais aussi que chaque moment passé dehors me permettait d'être pleinement dans le moment présent, absorbé par toute la beauté qui m'entourait et les compositions que j'arrivais à créer. Je suis une personne sensible, et à travers cet art qu'est la photographie, j'arrive à transmettre ce qu'il y a à l'intérieur de moi. 

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De fil en aiguille, je me suis mis à explorer d'autres régions de notre belle province. J'ai un sentiment d'attache particulièrement fort avec la Gaspésie. Une partie de mes racines généalogiques s'y trouvent et je suis fort reconnaissant envers mes grands-parents paternels de m'y avoir fait découvrir cette région il y a quelques années. Ils m'ont permis de connecter avec la nature autrement et d'alimenter ce lien depuis.

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Pour moi, la photo est devenue un moyen de vivre l'instant présent et de connecter avec ce qui m'entoure. Ça veut dire la nature et les animaux, mais aussi les gens, que je prends aussi de plus en plus de plaisir à photographier. En résumé, quand je fais de la photo, mon coeur connecte avec mon environnement et avec la vie elle-même. Puis en partageant mon art, ça permet à mon tour à mon coeur de connecter avec les gens avec qui je partage mes oeuvres.

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De me lancer en photographie est pour moi un mélange de stress et d'excitation. En vivre n'est pas facile. Quand on choisit de faire le saut, ce sont toutes les facettes d'une entreprise qu'on doit apprendre à gérer. Il faut aussi arriver à développer son modèle pour qu'il corresponde à qui nous sommes. Mais pour moi, au-delà de la pression, c'est l'excitation de pouvoir vivre de mes créations, d'avoir le sentiment de marcher sur un chemin qui a du sens pour moi, de connecter avec la vie, d'être indépendant dans mes choix, et de m'affirmer et m'afficher à ma manière dans ma différence. 

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Je vous remercie pour votre appui, vos beaux mots, pour prendre le temps d'apprécier mon art et de me le communiquer :)

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Charles Marceau-Cotton

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P.S. Certaines personnes me demandent d'où vient Carlito Photo, le nom d'entreprise que j'ai choisi. Charles en espagnol c'est Carlos, et Carlito c'est le petit nom affectueux qu'on lui donne (on rajoute souvent -ito ou -cito aux noms masculins). J'ai toujours gardé une place dans mon coeur pour l'Amérique latine, j'aime bien Carlito, ça me donne un nom d'artiste original et ça rime avec photo. Alors voilà, maintenant vous savez tout de moi ;)