Récemment, j'ai eu la chance de parler de mon parcours de vie bien particulier à la journaliste Nathalie Dieul, qui a rédigé ce magnifique article dans le journal The Epoch Times suite à notre entretien. En plus de vous partager cet entretien, j'ai eu le goût de vous parler un peu de comment on peut arriver à utiliser le vent qui souffle à priori contre nous pour déployer nos ailes.
Quiconque vient au monde devra apprendre à surmonter les défis inhérents à la vie sur Terre et à naviguer dans des eaux parfois tranquilles, parfois mouvementées, pour trouver une voie qui lui est propre. Quand on nait avec un handicap, la quantité de vagues à affronter et leur force sont souvent plus forts. Pour moi, celles-ci ont tout d'abord souvent représentées un mur infranchissable. Mais plus je navigue dans ces eaux, plus je les apprivoise et trouve ma place dans cette vie.
Deux phrases, à priori distinctes mais qui pour moi se complètent, sont en quelque sorte devenues des mantras dans ma vie. La première dit qu'on nait heureux mais qu'on perd ce bonheur à divers niveaux à travers les difficultés ou traumatismes de l'enfance. La deuxième dit qu'on ne nait pas libre mais qu'on le devient. Pour revenir à la 1e, j'ai effectivement l'impression d'avoir été un bébé heureux malgré les défis que j'ai surmontés dès la naissance. Mais que le regard des autres sur ma différence, les jugements fréquents, et la pression que je m'imposais jeune d'être comme les autres et de réussir à faire les choses de la même manière que tout le monde ont miné ce bonheur. Ce qui m'amène à la 2e phrase. Quand on nait et qu'on grandit, on n'a pas naturellement la capacité de trouver notre place dans ce monde. Car cet accomplissement demande une bonne connaissance de soi, qui s'acquiert avec les expériences de vie, les défis à surmonter, le dépassement de soi et la capacité à s'entourer de gens qui croient en nous et vont nous accompagner dans ce chemin de vie.
Pour moi ces deux phrases sont ainsi en quelque sorte liées. Car toutes les expériences de vie que j'ai été amenées à vivre sont peut-être dû à cette perte de bonheur dès l'enfance. Mais elles m'ont permis d'apprendre à mieux me connaître et à définir qui j'étais et le chemin qui était le mien. Et d'ainsi sentir de plus en plus cette liberté intérieure m'habiter.
La photographie est pour moi un moyen de vivre une vie heureuse et de sentir cette liberté intérieure. Car elle me permet de connecter avec sensibilité avec toute cette vie qui m'entoure, que je retrouve dans la nature, dans la faune, la flore et bien sûr dans mes comparses humains. Et elle me donne le goût de continuer cette exploration et cette connexion autant avec moi-même qu'avec tout ce qui m'entoure.
Je suis tellement fière de toi, mon amour. C'est tout ce que je te souhaitais : cette liberté et ce bonheur intérieur ! Ce sont eux qui te font avancer, ils sont en toi. Je t'aime xxx Karen